URBANISME, LOGEMENT et HABITAT

DROIT au LOGEMENT

Bien que non formellement inscrit dans la constitution Française, le droit au logement est un droit fondamental, constitutif d’un véritable droit constitutionnel. Par extension c'est un droit fondamental à un logement digne. La crise du logement, aggravée par la crise de l’emploi et les inégalités sociales produit de l’exclusion, en particulier dans les centres  villes du fait de la rénovation urbaine, de la disparition de l’habitat populaire accessible aux bas revenus, des politiques sélectives d’accès au logement social et du désengagement financier de l’État dans ce domaine.
Bien des cadurcien(ne)s sont confronté(e)s à ces problématiques d'habitat. Le nombre de logements vides sur Cahors est le plus élevé du département : plus de 13%, et depuis 2008, nous assistons à une baisse continue du nombre de foyers ayant emménagé sur la commune.
Il suffit de se promener dans le centre ville, notamment le centre ancien, pour se rendre compte du nombre important de maisons inhabitées et à l'abandon.
A cela plusieurs tentatives d'explications peuvent, entre autres, être avancées :
    - Une problématique liée aux caractéristiques  de l'habitat ancien, voire très ancien malgré le bâti de qualité en pierre (manque de luminosité, maison à étages, peu de jardins ou de garages, bilan énergétique déplorable, vétusté...)
    - Un coût de rénovation souvent élevé en terme de remise aux normes (même avec les aides existantes) pour les propriétaires, notamment les jeunes ménages.
    - Les exigences d'un secteur sauvegardé en termes de rénovation.
    - Une pression fiscale très élevée.
    - La baisse du pouvoir d'achat de la population : la moitié des ménages cadurciens ne sont pas imposables.
    - La spéculation immobilière.
    - Une ville qui ne répond plus aux besoins humains.
    - Une politique de ville qui exclut les masses populaires de son centre.

  LES ENJEUX SOCIAUX :

Parce que, le plus souvent, ce sont les populations les plus fragiles financièrement qui se retrouvent logées parfois dans des conditions précaires, vétustes voire indignes. Ceux qui quittent le centre ville trouvent à se loger avec peut être plus de confort à la périphérie de Cahors mais subissent de ce fait de plein fouet les problèmes de mobilité et donc des ponctions supplémentaires sur leur pouvoir d'achat. Bien des rues du centre ville sont à l'abandon, pour ne citer que la rue du Château du Roi, autrefois comptant de nombreux commerces, aujourd'hui en complète déshérence. Inévitablement, l'environnement des cadurcien(ne)s s'en trouve dégradé et le sentiment d'insécurité gagne dans certains quartiers. Lorsqu'il n'y a plus personne dans les maisons, il n'y a plus grand monde dans les rues. C'est une perte de solidarité et de lien social et une stigmatisation des populations qui y habitent.

  ACTIONS :

    - Établir des critères d'éligibilité environnementale dont le respect sera valorisé.
    - Utiliser le droit de préemption pour limiter l'étalement urbain et le grignotage des terres agricoles.
    - Étudier de nouveaux modes de financement pour encourager la participation citoyenne (par ex : Société de Coopération d'Intérêts Collectifs)
    - Pousser à l'élaboration d'un Plan Climat Énergie Territorial duquel les citoyens ne seront pas absents.


  LES ENJEUX ÉCONOMIQUES :

Parce que le bâti et la rénovation sont des moteurs pour les entreprises et l'artisanat local. Si l'on remplit le carnet de commande de l'artisan on entre dans un cercle virtueux. C'est en remettant le besoin au centre de l'économie, et non en menant une politique de l'offre superficielle et déconnectée, que l'on relance la consommation. La ville doit donc favoriser l'émergence de ces besoins en prenant soin de prioriser le local et les circuits courts. Les quartiers doivent retrouver du commerce de proximité, des services adaptés aux cadurcien(ne)s en termes de pouvoir d'achat et de commodité. Nous n'avons rien à faire de ces zones commerciales excentrées qui font la part belle aux grandes enseignes et qui ne réinjectent pas d'argent dans l'économie locale.

Le logement fixe les habitants dans un lieu de vie qui, pour être sécurisant et agréable, doit développer son attractivité à partir des besoins de la population.

Pour le commerce de centre ville il est important, voire vital, de conserver des habitants intra-muros sauf à considérer à tort que la seule activité touristique puisse suffire. Les nombreuses fermetures de magasin l'attestent : le déclin commercial est déjà en marche. Là aussi il faut revenir à la  notion de réponse aux besoins vitaux et non développer un commerce de luxe inaccessible à une bonne partie de la population.

Enfin, l'attrait touristique du centre-ville est négativement impacté par la désertification des quartiers.

  ACTIONS :

Si nous ne voulons pas que Cahors devienne une ville musée, il faut agir dans le sens de la densification urbaine. Seule, une population conséquente en centre ville peut assurer la pérennité des commerces qui s'y trouvent.  Les quartiers excentrés y gagneront également en matière d'offre de réponses à leurs besoins. Pour cela il faut mener une politique du logement dynamique et un encouragement à la rénovation de l'habitat. C'est un enjeu économique primordial pour Cahors.
    - Ne pas transférer  la maîtrise de son Plan Local d'Urbanisme au Grand-Cahors : la ville doit rester maître de son développement.
    - Développer la monnaie locale SOL SI en collaboration avec les associations. La mairie  pourrait en être le coordinateur.
    - Favoriser la relocalisation dans le centre ville de commerces de proximité.
    - Aider au développement de l'économie solidaire.
    - Mener une politique fiscale aidante à la rénovation des logements.
    - Travailler en concertation avec les Services des Bâtiments de France.
  - Travailler à développer et favoriser les partenariats existants en direction des propriétaires pour les encourager à rénover leur patrimoine.
  - Faire de la réhabilitation de l'habitat en centre ville une priorité pour le logement populaire.
  - Imaginer une politique de l'habitat mixte: à la fois intergénérationnel et à la fois multifonctionnel (ex: mixer logements et  lieu de culture).
   - Préempter pour améliorer l'offre de logements sociaux et très sociaux. En 2012, seules 37% des demandes ont été satisfaites alors que les besoins sont immenses. Dans le LOT le parc HLM est un des plus bas de France : 4,9 % de la population y habite alors que 70% de la population du territoire peut y prétendre au regard de ses ressources. Cela n'est pas normal.
    - Mettre en place l’anonymisation des candidatures au logement social pour combattre les discriminations et le clientélisme.
   - Mobiliser le CCAS dans la lutte contre les exclusions et le soutien au maintien au logement (notamment pour les personnes âgées et les familles en difficulté).
   - Créer des lieux de centralité dans tous les quartiers intra et extra-muros, (petits marchés, aires de jeux, maisons de quartier...) pour recréer du lien social.
   - Ne plus tolérer ces vitrines et maisons murées par des planches qui défigurent notre patrimoine.
   - Mener une politique de réaménagement urbain (accessibilité, zone piétonne, mobilier urbain...) pour rendre le centre ville plus attractif, plus sécurisant et plus adapté aux besoins humains de tous âges.
   - Mettre en place des assemblées de quartier dotées de budgets participatifs pour  valoriser l'expertise citoyenne et la prise en compte des besoins par les cadurcien(ne)s eux-mêmes. 


  LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX :

Il faut regarder l'avenir en face: la question énergétique pose de façon plus large celle du défi climatique. Nous sommes tous directement concernés et les collectivités locales peuvent beaucoup à leur échelle, même si à première vue cela nous apparaît quelque peu abstrait. Notre mode de vie, notre façon d'habiter la cité sont en lien direct avec le seuil de basculement climatique que nous nous devons de ne pas franchir pour la préservation des générations futures et de la planète (- 40% d'émission de GES d'ici 2020 !). L'étalement urbain contribue à augmenter l'émission des GSE tout comme le gaspillage énergétique. Le logement ancien typique de la boucle cadurcienne est bien trop énergivore s'il n'est pas rénové. Il y a nécessité à soutenir les efforts dans ce domaine. C'est également une question de maintien du pouvoir d'achat pour les habitants.
La commune est un échelon pertinent pour mener une véritable politique climat-énergie globale et adaptée aux spécificités locales cadurciennes. Le logement en est une composante. C'est un défi immense mais nécessaire à relever et Cahors est capable d'y apporter sa contribution.

  ACTIONS :

    - Modifier l'organigramme des services de la mairie de façon à intégrer systématiquement la question climat-énergie dans chaque décision et action menée par la municipalité. Cela sera fait en concertation avec les agents municipaux qui œuvrent au quotidien pour le bien commun.
    - "Balayer" devant sa porte en procédant au diagnostic énergétique des bâtiments publics afin de remédier aux dépenses inutiles (ex : La Maison du Patrimoine, MAIRIE, etc...).
   - Accompagner les ménages dans la recherche d'économies d'énergie par de l'information (site Mairie-bulletin municipal), du conseil et le renforcement des partenariats (ADEME, Quercy-
Énergies).

  - Mettre en place "une charte verte" avec les entrepreneurs et artisans visant à promouvoir les matériaux écologiques et les bonnes pratiques.
   - Développer la formation des professionnels locaux en éco-construction créatrice d’emplois locaux pérennes.
   - Accompagner les ménages vers la sobriété énergétique : diagnostic énergétique. Solutions adaptées à chaque situation, en partenariat étroit avec l’association Quercy-Énergies lui permettant de développer ses missions.

Bien que n'étant pas une compétence de la commune, la question du logement traverse de part en part la question de la ville et de sa capacité à écouter et prendre en compte les besoins de ses habitants.

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